Le quiz-nature
5 infos pour booster ta culture naturaliste
Quiz proposé par Bestioles et compagnie : le booster naturaliste
Les canards en hiver
BONUS : Passes ta souris sur l'image et tu sauras quelle est l'espèce photographiée.
Crédits photos : D. Sannier sauf mention contraire
Les canards ne flottent pas en dormant
Vrai ou faux ?
Réponse :
Les canards n'ont effectivement pas besoin de lit douillet pour dormir. A l'instar des chauves-souris qui dorment sans effort, suspendues par les pattes, grâce à une morphologie adaptée, les canards flottent en toute circonstance.
Ce Fuligule milouin nous en fait la démonstration ici. Cet individu mâle au plumage caractéristique (tête brune, poitrine noire, corps gris) cache sous ses paupières de jolis yeux rouges (noirs pour les femelles) tout en se laissant dériver à la surface de l'eau.
Mais laissons-le se reposer pendant que nous étudions ses capacités de flottaison.
- Son plumage est minutieusement huilé. Chaque individu passerait plus 2h à le nettoyer et à l'imperméabiliser chaque jour, comme la plupart des oiseaux d'eau. Des glandes sont situées à la base de la queue.
- La structure de ses ailes et de ses plumes permet également de capturer des bulles d'air, agissant comme autant de flotteurs. Pour plonger, l'individu chasse ces bulles et s'enfonce dans les profondeurs des lacs.
- Mais ce n'est pas tout ! Les poumons de cet Anatidé (nom scientifique pour désigner les canards, oies et cygnes) sont rigides et constamment remplis d'air.
- Si l'on ajoute à ça une forme globale de "bateau", nous avons la recette parfaite pour rester des heures en équilibre en ciel et mer. Tentant, non ?
Source :
Comment les oiseaux font-ils pour flotter ? - Notre Nature : video de 4 minutes, richement illustrée
Trouvez l'intrus :
Canard de surface, canard barboteur, canard plongeur
Réponse :
Il existe deux grandes catégories de canard : ceux qui plongent pour rechercher leur nourriture (les canards plongeurs) et ceux qui en sont incapables et qui restent barboter à la surface (les canards de surface appelés aussi canards barboteurs).
Les premiers sont des très bon nageurs alors que les seconds sont plutôt doués pour le vol. Ces stratégies (plonger ou rester en surface) ne sont pas anodines et nous renseignent sur les modes alimentaires de ces espèces.
Ainsi certains se contentent de récupérer les aliments potentiels (végétaux ou invertébrés) à la surface de l'eau, en filtrant l'eau avec leur bec par exemple. D'autres iront brouter les herbiers dans les profondeurs des lacs ou encore fouiller dans la vase à la recherche de petites bêtes.
Le hauteur d'eau d'une zone humide, d'un étang ou d'un estuaire conditionne ainsi les espèces que l'on peut observer. D'une année à l'autre vous pouvez vous étonner de ne pas retrouver vos espèces favorites simplement parce que la ressource est rendue innaccesible par un niveau d'eau trop haut ou inversement (entre autre explication).
Un autre indice pour en savoir plus sur le régime alimentaire de nos canards magnifiques : la forme du bec ! Certains ont un bec "de canard" et seront plutôt brouteurs et d'autres auront un bec très évasés pour filtrer l'eau comme le canard souchet que vous pouvez observer ici.
Qui chante :
Pénélope, sa soeur ou des canetons énervés ?
Réponse :
Ces chants flutés sont caractéristiques d'une ambiance de marais occupé par des canards siffleurs (cliquez pour voir une image). Les vocalises des autres espèces se rapprochent plus du "coin-coin" que l'on imagine quand observe des canards.
Mais le plumage de ces Mareca penelope (nom latin du canard siffleur...) est tout aussi caractéristique que son chant : tête rousse avec un large trait jaune sur le front, poitrine rose saumon, corps gris.
N'hésitez pas à noter ces éléments pour mieux les reconnaitre lors de votre prochaine balade.
Vous les observerez peut-être sur les berges en train de brouter. Ils sont parfois surnommés les "vaches à plumes".
Source :
xeno-canto.org
Combien d'oiseaux volent sur cette photo :
20, 40 ou 60 ?
(pas de triche ! comptez uniquement avec vos yeux ;-)
Réponse :
Pas facile hein ?
Imaginez que vous soyez en plus emmitouflés dans votre grosse parka, que vos jumelles grelottes, que votre bout du nez est un glaçon et que ce groupe se déplacent si vite qu'en un instant il ait disparu...
Ne pourraient-ils pas prendre la pause ?
Plusieurs techniques existent pour compter les oiseaux en vol. Les ornithologues apprennent peu à peu, les plus aguerris entrainant les novices. C'est un exercice auquel ils se prêtent très souvent et sur lequel repose de nombreuses décisions de protection de l'environnement. Les tendances statistiques ainsi fournis par ces recensements orientent les choix des décisionnaires, politiques ou gestionnaires.
Ces chiffres contribuent par exemple à la coopération internationale pour la protection des zones humides encadrée par la Convention de Ramsar*. Encore une preuve que l'humain s'organise pour protéger ce qui est précieux (oui oui l'Humain n'est pas qu'un méchant être aigri et triste, vous en doutiez ?)
* "traité intergouvernemental qui sert de cadre à la conservation et à l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.
La Convention a été adoptée dans la ville iranienne de Ramsar, en 1971, et est entrée en vigueur en 1975. Depuis, près de 90% des États Membres de l’ONU, de toutes les régions géographiques du monde, sont devenus « Parties contractantes ».
Au fait la réponse était 40, à vue d'oeil ;-)
Source :
A propos de la Convention sur les zones humides | Convention on Wetlands (ramsar.org)
Qui sont ces oiseaux :
des canards colverts, des bernaches cravants ou des oies cendrées ?
Réponse :
Ce sont ici des Bernaches cravants. Effectivement ce n'est pas l'angle de la photo qui assombri la couleur de leur cou, il est réellement noir et non vert comme celui du colvert. Leur vol battu et lourd ressemble à celui des oies cendrées, et pour cause elles partagent de nombreuses caractéristiques. Mais il s'agit en fait de Bernaches cravants.
Je ne résiste pas à l'envie de partager leur chant ici tant il est caractéristique et synonyme pour moi d'heureuses balades familiales.
La Bernache cravant se reproduit le long des côtes de la Sibérie occidentale, au Groenland, au Spitzberg et dans l’Arctique canadien et du nord-est de la Sibérie jusqu’en Alaska.
Pourtant chaque hiver nous pouvons l'observer et l'entendre par millier notamment en Bretagne et dans le Cotentin. 30 à 40% de la population mondiale se réuniraient sur le littoral atlantique, soit près de 100 000 individus.
Effectivement, ces oiseaux de bonne corpulence, sont migrateurs et parcourent des milliers de kilomètres chaque année. Les suivis télémétriques d’oiseaux hivernants aux Pays-Bas ont mis en évidence une distance de migration allant de 4139 km à 5186 km, pour une durée moyenne de 42 jours, soit une vitesse de croisière d'environ 32 km/h.
Ces migrations permettraient, entre autre, aux espèces de garder le même régime alimentaire toute l'année. Les autres espèces, comme certains passereaux, s'accommodent tout à fait de graines l'hiver alors qu'ils consomment des insectes l'été. Ainsi ils s'épargnent les aléas de la migration.
Source :
Boostez toujours plus votre culture naturaliste
en recevant régulièrement nos quiz-nature dans votre boite-mail.
Nathalie Guénel et David Sannier
sont les co-fondateurs de Bestioles et compagnie : le booster naturaliste
"De plus en plus de citoyens s'intéressent à la nature. Mais ils manquent de temps pour se documenter et sont parfois déroutés par la somme de connaissances disponibles. Nous accompagnons les particuliers et les professionnels pour booster leur apprentissage naturaliste."
.
Une suggestion, une envie ? Dites-nous tout ici. (0)