Le quiz-nature
5 infos pour booster ta culture naturaliste
Quiz proposé par Bestioles et compagnie : le booster naturaliste
Les pollinisateurs
BONUS : Passes ta souris sur l'image et tu sauras quelle est l'espèce photographiée.
Crédits photos : D. Sannier sauf mention contraire
Mon corps est mou, je me tortille jusqu'à mes proies et les dévore par dizaines... Je suis un pollinisateur.
Vrai ou faux ?

Réponse :
Effectivement, bon nombre d'insectes, dont des pollinisateurs, naissent sous forme de larves. Ils ressemblent à des petits asticots si on ne les regarde pas attentivement.
Cela les rends doublement précieux pour la nature car parfois les larves sont carnivores (d'autres sont végétariennes comme l'abeille domestique) et jouent un rôle direct dans les écosystèmes à l'image des Syrphes ou des Chrysopes : Par exemple, d'après Johanna Villenave-chasset, spécialiste des insectes, « 1 larve de syrphe (femelle) peut manger 300 000 à 1 millions de pucerons au cours de ses stades larvaires.»
L'adulte sera ensuite végétarien et se nourrira de pollen, de miellat ou de nectar de fleurs. Il deviendra alors pollinisateur.
"De nombreux insectes sont plus que des pollinisateurs. Les Chrysopes, par exemple, passent une bonne partie de leur vie à l’état larvaire. Pendant cette phase, les larves carnivores ingurgitent d’énormes quantités
de pucerons et autres ravageurs, alors que l’adulte se contente du miellat et du pollen des fleurs. " (1)
L'abeille domestique est devenue l'emblème de la pollinisation et on lui prête bien des espoirs (alimentaire, biodiversité). Mais cette espèce, bien que polyvalente, ne remplacera jamais les autres espèces qui sont parfois spécifiques de certaines plantes (si leurs insectes pollinisateurs ne vient pas, elles ne peuvent pas se reproduire) et qui jouent des rôles multiples dans les écosystèmes, comme le précise l'extrait ci-dessous :
Ainsi, même s'il est tentant de croire qu'en installant une ruche on favorise la nature, mieux vaut
se méfier des modes et choisir toujours la voie de la Diversité.
Source :
(1) Hemminki Johan, naturaliste au département Biodiversité – ARB ÎdF - NOTE RAPIDE de l'institut Paris Région n°984
Quel est le point commun entre ces groupes d'espèces :
Abeilles, papillons, coléoptères, mouches ?
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Réponse :
Ces 4 groupes représentent des milliers d'espèces et contribuent à notre survie puisqu'ils permettent (entre autres rôles tout aussi indispensables) la reproduction des plantes à fleurs, comme les courgettes, les pommiers ou les pissenlits (ben oui comment pourrait-on vivre sans ces pissenlits si jolis ) : ce sont des pollinisateurs !
Ces insectes, et en particulier ceux cités ici si l'on se borne à la France, se nourrissent de pollen ou de nectar. Lorsqu'ils passent de fleurs en fleurs pour s'assurer un bon repas, ils permettent "l'accouplement" des fleurs mâles et des fleurs femelles et autorisent ainsi la reproduction de la plupart des plantes. Ces transports de pollen ne sont pas choisis au hasard ; depuis 280 millions d'années, les insectes et les plantes co-évoluent.
Par exemple : l’Ophrys abeille (Ophrys apifera) va jusqu’à imiter les phéromones émises par les Eucères à longues antennes (Eucera longicornis) femelles pour attirer des mâles, qui, dupés, vont polliniser l’orchidée en la visitant.
Source :
(1) Hemminki Johan, naturaliste au département Biodiversité – ARB ÎdF - NOTE RAPIDE de l'institut Paris Région n°984
Qui peut-on remercier pour les bienfaits du lierre :
Collète, Bernarre ou Pascaliie ?

Réponse :
Le Lierre est une plante controversée : est-elle un trésor ou une meurtrière ?
Elle est accusée d'étrangler les arbres... mais quel intérêt aurait-elle à étouffer son porteur ? N'est-il pas plus risqué de lui couper les pieds et de la laisser se rétracter et resserrer son étreinte autour du tronc ?
Quoi qu'il en soit, les bienfaits du lierre sont multiples et reconnu : cosmétique, isolant, source de nourriture pour les oiseaux en période de disette, thérapeutique, ornemental...
Et cette plante grimpante ne pourrait se développer et perdurer à travers les âges sans un allier pollinisateur. Et voilà qu'entre en scène notre précieuse Collète !
"La Collète du lierre (Colletes hederae), par exemple, est, comme son nom l’indique, spécialisée dans les fleurs de lierre et, pour correspondre à la floraison tardive de la plante (vers la mi-septembre), émerge de son terrier en fin de saison, contrairement à la majorité des autres abeilles sauvages, déjà en fin de vie à cette période de l’année. "
Mais Collète n'est pas seule en charge de la reproduction de la grimpante. C'est pourquoi "sur les façades, l’installation de lierre, permettra de satisfaire les besoins de nombreux pollinisateurs tardifs et aidera à rafraîchir les villes en limitant la réflexion des rayons solaires."
Source :
(1) Hemminki Johan, naturaliste au département Biodiversité – ARB ÎdF - NOTE RAPIDE de l'institut Paris Région n°984
Comment exclure la moitié des abeilles sauvages d'un jardin ou d'un espace naturel :
en jouant au foot, en installant une ruche ou en dispersant seulement une demie dose de pesticides ?

Réponse :
Bien que l'usage de pesticides puisse certainement être une partie de la réponse, ce sont les ruches qui remporte la palme !
La mode de la ruche de biodiversité lancée il y a une quinzaine d'années est aujourd'hui décriée. La forte présence de l'abeille domestique au détriment des autres abeilles sauvages (920 espèces en France) ont motivé plusieurs études visant à apprécier l'effet des ces élevages d'insectes sur les espèces sauvages.
Résultat : compétition alimentaire et déséquilibre dans les interactions fleurs-pollinisateurs.
L'effet d'installer une ruche serait donc double : Les populations sauvages s'affament et les plantes sauvages sont moins visitées et peuvent être menacé de disparition par défaut de pollinisation.
"Une étude constate que plus l’on s’approche d’un rucher, moins les abeilles sauvages sont abondantes. En dessous de 900 mètres de distance au rucher, l’abondance des abeilles sauvages est en moyenne 55 % inférieure à celle des sites témoins (sans ruches). Plus encore, le succès d’approvisionnement en nectar des abeilles sauvages diminue à proximité des ruches. "
A titre de comparaison, la zone d'impact de l'installation d'un troupeau de quelques 80 000 abeilles (à certains moments de l'année) serait équivalent à 9 terrains de foot...
Source :
(1) Hemminki Johan, naturaliste au département Biodiversité – ARB ÎdF - NOTE RAPIDE de l'institut Paris Région n°984
La production agricole dépend des insectes à hauteur de :
5%, 35% ou 90% ?

Réponse :
"La pollinisation des plantes par les insectes est indispensable à la reproduction d’environ 90 % des
plantes dans le monde.
En Europe, on estime que 35 % du volume de production agricole dépend directement des insectes, et ce service, rendu gratuitement par les écosystèmes, représente à l’échelle mondiale 153 milliards de dollars chaque année "
Source :
(1) Hemminki Johan, naturaliste au département Biodiversité – ARB ÎdF - NOTE RAPIDE de l'institut Paris Région n°984
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Nathalie Guénel et David Sannier
sont les co-fondateurs de Bestioles et compagnie : le booster naturaliste
"De plus en plus de citoyens s'intéressent à la nature. Mais ils manquent de temps pour se documenter et sont parfois déroutés par la somme de connaissances disponibles. Nous accompagnons les particuliers et les professionnels pour booster leur apprentissage naturaliste."
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